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Éditorial des docteurs Tom Wolever et John Sievenpiper « Revised food labeling in North America: the blind leading the blind? »
Plus tôt cette année, la US Food and Drug Administration (FDA) a proposé plusieurs changements au tableau de valeur nutritive américain, y compris la mention des « sucres ajoutés ». En juillet 2014, Santé Canada a fait des suggestions semblables pour donner aux consommateurs plus d’informations sur les « sucres ajoutés » sur les emballages d’aliments.
Dans un éditorial récent « Revised food labeling in North America: the blind leading the blind? » publié dans le European Journal of Clinical Nutrition, les médecins et professeurs torontois Tom Wolever et John Sievenpiper ont souligné leurs préoccupations « that the rationale for declaring added sugars is based on popular misconceptions rather than high-quality evidence and may do harm ».
Les auteurs disent que les perceptions des consommateurs comme « consuming added sugars can cause people to consume less nutrient-rich foods and increase the energy intake and that added sugars are ‘empty calories’ », sont « oversimplifications » et « not supported by high-quality evidence ».
En fait, comme indiqué par Wolever et Sievenpiper :
- Une méta-analyse récente de l’OMS a montré que diminuer la consommation d’énergie venant des sucres ajoutés a diminué l’adiposité des adultes, mais pas celle des enfants, et on n’a pas constaté de différence lorsque les sucres ajoutés ont remplacé de façon isoénergétique d’autres sources de glucides;
- L’étude CARMEN (la plus importante et la plus longue étude utilisant une méthode à volonté pour évaluer les effets du sucre sur le gain de poids) a trouvé que les participants ayant un régime riche en sucre avaient perdu plus de poids que ceux prenant le régime de contrôle (riche en gras), ce qui suggère que les gens peuvent perdre du poids en ayant un régime faible en énergie, même s’il est riche en sucres simples;
- Un sondage effectué au Royaume-Uni a montré que les gens ayant une consommation de sucres ajoutés entre 10 à 13 % de l’énergie avaient tendance à avoir consommé plus de nutriments comme le calcium, le fer et le folate comparé à ceux ayant une consommation plus faible (5 % de l’énergie) et plus élevée (22 %).
Les auteurs ont souligné que comme médecins qui s’intéressent à la nutrition, ils « are not going to tell people to eat more sugar »; cependant, ils disent que « driving out added sugars could detract from public health ». Puisque les sucres sont souvent ajoutés pour donner aux aliments nutritifs et/ou riches en fibres meilleur goût (comme par exemple le yogourt, les céréales à déjeuner, les haricots en boîte), « undue avoidance of foods containing added sugars could have the deleterious effect of reducing intakes of certain nutrients ».
Ceci réitère le point de vue de la diététiste professionnelle et professeure Joanne Slavin dans l’éditorial de l’American Journal of Clinical Nutrition « Deux autres morceaux d’un casse-tête de 1 000 morceaux » qui indique que « added sugars have become the nutrition villain du jour… we must be clear that added sugars provide 4 kcal/g just like any other digestible carbohydrate and are no more likely to cause weight gain than any other calorie source ».
Elle souligne qu’on devrait apprécier les aliments qu’on mange. Puisque les gens mangent des aliments et pas des nutriments, plutôt que de choisir un nutriment comme les sucres ajoutés, les recommandations alimentaires devraient insister sur les aliments complets et toutes les habitudes alimentaires.
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