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Les lignes directrices de l’OMS sur la consommation des sucres libres de 10 % sont basées sur les caries et pas l’obésité; il n’y a pas de changement par rapport au projet de lignes directrices de mars 2014
Les lignes directrices de 10 % sur la consommation des sucres libres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) continuent d’être fondée sur des preuves liées sur les caries, et pas le surpoids ou l’obésité. Les lignes directrices finales sont les mêmes que le projet de lignes directrices, et l’OMS a clarifié qu’elles sont « basées sur des preuves de qualité moyenne venant d’études observationnelles sur les caries »1.
L’OMS indique aussi que la « recommandation conditionnelle » pour limiter encore plus la consommation de sucres libres à moins de 5 % de l’énergie totale est basée sur des « preuves de très faible qualité d’études écologiques » aussi en relation avec les caries.
Aucun des objectifs quantitatifs sur la consommation de sucres libres n’ont été établis sur la base des preuves examinées par l’OMS en relation de l’obésité. En fait, l’examen systématique demandé par l’OMS sur les sucres et le poids a conclu que les changements de poids dépendent directement d’un changement dans la consommation de calories et que les sucres n’ont pas d’effets uniques sur l’obésité comparés à d’autres glucides2. Les conseils mis à jour de l’OMS pour une alimentation saine stipule que « l’apport énergétique (calories) devrait équilibrer les dépenses d’énergie »3.
Les caries sont une des maladies chroniques les plus répandues au monde. Au Canada et dans les autres pays développés, le fluorure et se brosser les dents sont les stratégies principales pour prévenir les caries dentaires4. Le service d’information sur la nutrition de l’Institut canadien du sucre (ICS) reconnaît l’importance de diminuer les caries sur toute la planète et pense qu’il faut évaluer la possibilité d’adopter les lignes directrices de l’OMS pour les Canadiens. Les objectifs de l’OMS pour la consommation des sucres libres ne tiennent pas compte des nombreuses recherches montrant que la consommation fréquente de tous les glucides fermentescibles, ce qui comprend non seulement les sucres mais aussi les féculents, contribue aux caries5.
Globalement, la consommation des sucres alimentaires est en baisse ou stable dans de nombreux pays développés6. La consommation de sucres ajoutés au Canada a diminué depuis les quarante dernières années et la consommation moyenne estimée de sucres ajoutés au Canada est environ 11 % de la consommation totale de calories7.
Les apports nutritionnels de réféence sont le fondement des recommandations alimentaires au Canada et aux États-Unis et n'ont pas trouvé assez de preuves pour établir une limite supérieure pour les sucres ajoutés pour ce qui est des caries, du comportement, du cancer, de l'obésité et de l'hyperlipidémie. Une consommation maximale de 25 % ou moins de l'énergie venant des sucres ajoutés est suggérée en raison de la consommation inférieure de certains micronutriments dans les sous-populations américaines qui dépassent ce niveau5.
L’obésité est un problème complexe ayant plusieurs facettes et les solutions à la prévention de l’obésité nécessitent des approches en santé publique qui tiennent compte de divers facteurs qui jouent un rôle sur le plan du comportement et de la société. Tous les glucides sans fibre y compris les sucres, fournissent 4 calories par gramme d’énergie. Les recherches montrent que les sucres ne sont pas différents pour ce qui est des calories ou du poids comparés à d’autres sources d’énergie2,8; et la quantité de sucres dans l’alimentation ne peut prédire les bienfaits pour la santé9. Les experts en nutrition s’entendent pour dire qu’isoler ou restreindre un seul aliment ou nutriment comme par exemple le sucre ne sera probablement pas efficace pour régler les problèmes de santé publique complexes comme l’obésité10,11. Plutôt, pour la population canadienne, avoir une saine alimentation équilibrée en suivant le Guide alimentaire canadien, manger des portions raisonnables, faire preuve de modération en consommant des aliments et faire de l’activité physique régulièrement sont des points importants pour avoir un poids santé.
Pour plus d'informations, lire aussi: Examen scientifique du projet de lignes directrices de l'OMS sur les apports en sucre
Le Service d'information sur la nutrition de l’Institut canadien du sucre (ICS) passe en revue les ouvrages et rapports scientifiques, et interprète les résultats afin de donner aux professionnels de la santé, enseignants et consommateurs de l'information scientifique à jour sur le sucre et la santé.
1 http://www.who.int/nutrition/publications/guidelines/sugars_intake/en/
2 Te Morenga L, Mallard S, Mann J. Dietary sugars and body weight: Systematic review and meta-analyses of randomised controlled trials and cohort studies. British Medical Journal 2013;346:e7492.
3 http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs394/en/
4 Jones S, Burt BA, Petersen PE, Lennon MA. The effective use of fluorides in public health. Bulletin of the World Health Organization. 2005;83:670-676.
5 Food and Nutrition Board, Institute of Medicine, National Academy of Sciences. Dietary reference intakes for energy, carbohydrates, fiber, fat, protein and amino acids. National Academic Press. Washington, 2005.
6 Wittekind A, Walton J. Worldwide trends in dietary sugars intake. Nutrition Research Review. 2014;27:330-345.
7 Brisbois TD, Marsden SL, Anderson GH, Sievenpiper JL. Estimated intakes and sources of total and added sugars in the Canadian diet. Nutrients. 2014 May 8;6(5):1899-912.
8 Langlois K, Garriguet D. Diet composition and obesity among Canadian adults. Statistics Canada Health Report 2009.
9 Forshee RA, Storey ML. Controversy and statistical issues in the use of nutrient densities in assessing diet quality. J Nutr. 2004 Oct;134(10):2733-2737.
10 Wolever TMS & Sievenpiper JL. Revised food labeling in North America: the blind leading the blind? European Journal of Clinical Nutrition 2014;68:1275-1276.
11 Slavin J. Two more pieces to the 1000-piece carbohydrate puzzle. American Journal of Clinical Nutrition 2014;100:4-5.