On parle de diabète de type 2 lorsque le corps ne peut pas utiliser correctement l’insuline, ou n’en produit pas assez pour contrôler la glycémie.
- Les facteurs de risque du diabète de type 2. Diabète Canada identifie les principaux facteurs de risque du diabète de type 2, notamment l’âge, les antécédents familiaux, l’origine ethnique, l’obésité, l’hypertension artérielle et les facteurs liés au mode de vie comme le tabagisme, une mauvaise alimentation et la sédentarité.
- Les sucres ajoutés et le diabète de type 2. Des études récentes provenant d’examens systématiques et de méta-analyses, montrent que la consommation de sucres n’augmente pas le risque de diabète de type 2. En revanche, toute association entre les sucres et le diabète de type 2 est médiée par la contribution des sucres à l’apport calorique total dépassant les besoins énergétiques, ce qui peut entraîner une prise de poids et contribuer à l’obésité, un facteur de risque majeur du diabète de type 2. Les recherches indiquent également qu’une consommation élevée de boissons sucrées en plus des besoins énergétiques peut augmenter le risque de diabète de type 2, mais cela peut être associé à un régime alimentaire et à un mode de vie globalement malsains.
- Recommandations concernant les sucres et les glucides pour les personnes vivant avec le diabète de type 2. Les Lignes directrices de pratique clinique de Diabète Canada (2018) précisent que les personnes atteintes de diabète de type 2 peuvent remplacer les sucres ajoutés par d’autres glucides dans le cadre de leurs repas, jusqu’à un maximum de 10 % de l’apport énergétique quotidien total, et choisir plus souvent des aliments à faible indice glycémique.
Facteurs de risque du diabète de type 2
De nombreux facteurs différents augmentent le risque de développer un diabète de type 2 (1, 2). Diabètes Canada distingue les suivants :
- L’âge : être âgé de 40 ans ou plus
- La génétique : par exemple, un parent au premier degré atteint de diabète de type 2
- L’ethnicité : être d’origine africaine, arabe, asiatique, hispanique, autochtone ou sud-asiatique
- Le poids : obésité/surpoids, en particulier, l’excès de poids abdominal
- Les complications de santé : par exemple, avoir des antécédents de prédiabète ou de diabète gestationnel, d’hypertension artérielle ou d’hypercholestérolémie et de triglycérides dans le sang
- Certaines maladies diagnostiquées : par exemple, le syndrome des ovaires polykystiques, des troubles psychiatriques (schizophrénie, dépression, trouble bipolaire) ou une apnée obstructive du sommeil
- Autre : présence de taches foncées sur la peau (acanthosis nigricans)
Il est recommandé de maintenir un poids corporel sain. Les Lignes directrices de pratique clinique indiquent que le facteur de risque le plus important du diabète de type 2 est l’excès de graisse corporelle (obésité), qui peut résulter d’une consommation constante de calories dépassant les besoins énergétiques (2).
La gestion du régime alimentaire pour le diabète de type 2
L’Organisation mondiale de la santé précise [que] « une alimentation saine, une activité physique régulière et le maintien d’un poids corporel normal sont des moyens de prévenir ou de retarder l’apparition du diabète de type 2 » (3).
Diabètes Canada suggère plusieurs conseils pour l’adoption d’une alimentation saine (4) :
- Consommer plus de légumes.
- Choisir des protéines animales maigres comme le poisson, le poulet, les morceaux de viande maigre, le fromage faible en gras, les œufs et les alternatives aux protéines végétales comme les haricots, les lentilles et les pois.
- Utiliser des huiles végétales comme l’huile d’olive et de canola dans la préparation des aliments et des vinaigrettes et consommer des noix plus fréquemment.
- Manger de plus petites portions de céréales et de féculents, notamment du riz, des pommes de terre, des pâtes, des céréales, du pain ou du maïs.
Les sucres ajoutés et le diabète de type 2
Un certain nombre d’organismes internationaux de santé ont examiné les données scientifiques sur les sucres et le diabète de type 2. Par exemple :
- Autorité européenne de sécurité des aliments — Il n’existe aucune donnée probante convaincante indiquant que la consommation de sucres libres augmente le risque de diabète de type 2 lorsque l’apport calorique reste identique. La réponse de l’organisme aux sucres alimentaires peut varier considérablement en fonction du profil métabolique. Cependant, des données probantes très fiables pointent vers une relation positive entre la consommation de grandes quantités de boissons sucrées (entraînant une augmentation de l’apport énergétique total) et le risque de diabète de type 2 (5).
Des données récentes tirées d’examens systématiques et de méta-analyses montrent que la consommation de sucres n’augmente pas le risque de diabète de type 2 (6-8). En revanche, toute association entre les sucres et le diabète de type 2 est médiée par la contribution des sucres à l’apport calorique total dépassant les besoins énergétiques, ce qui peut ensuite conduire à une prise de poids.
- Dans les études où les sucres étaient remplacés par d’autres sources de glucides, comme les amidons raffinés, et que ces derniers procuraient une quantité totale de calories identique dans l’alimentation, aucune différence de poids corporel n’était observée (7).
- Lorsque les sucres étaient consommés en plus de l’alimentation habituelle et qu’ils procuraient un excès de calories, on observait une prise de poids, ce qui peut contribuer à un plus grand risque de diabète de type 2.
Les sources alimentaires des sucres et le diabète de type 2
Les types d’aliments et de boissons contenant du sucre sont importants lorsqu’il s’agit des contributions potentielles au risque de diabète (9-11).
- Des recherches précisent qu’une consommation élevée de boissons sucrées dépassant les besoins énergétiques peut augmenter le risque de diabète de type 2.
- D’autres sources alimentaires de sucres (par exemple, les yaourts, les fruits, les céréales complètes pour le petit-déjeuner et le chocolat) ont été associées à un risque plus faible de diabète de type 2.
La consommation de grandes quantités de boissons sucrées est souvent liée à des habitudes alimentaires et de vie qui incluent également une consommation de calories et de graisses dépassant les besoins énergétiques, une consommation élevée de sodium et un manque d’activité physique. Cela suggère que l’association repose sur des habitudes de vie et alimentaires générales, plutôt que sur la consommation de sucres.
Recommandations concernant les sucres et les glucides pour les personnes atteintes d’un diabète de type 2
Pour les personnes vivant avec un diabète de type 2, les Lignes directrices de pratique clinique de Diabètes Canada (2018) (12) suggèrent les recommandations suivantes liées aux sucres et au glucides :
- Glucides : environ 45 à 60 % des calories peuvent provenir des glucides, 15 à 20 % des protéines et 20 à 35 % des lipides, de sorte que les régimes alimentaires peuvent être adaptés aux objectifs du traitement et aux préférences personnelles.
- Sucres : les personnes diabétiques peuvent consommer des sucres avec modération. En plus des sucres naturellement présents dans les fruits, les légumes et les produits laitiers non sucrés, les sucres ajoutés peuvent être remplacés par d’autres glucides dans le cadre des repas, jusqu’à 10 % du total des calories quotidiennes, tant que la glycémie est contrôlée et que le poids corporel est maintenu. Cela équivaut à 50 grammes de sucres ajoutés par jour pour les personnes dont l’apport énergétique quotidien est de 2000 calories.
- Indice glycémique : choisissez plus souvent des aliments à faible indice glycémique (IG)/charge glycémique (CG) (voir le tableau ci-dessous).
L'indice glycémique
L’indice glycémique (IG) est un outil permettant de mesurer la réponse glycémique du corps à la consommation d’aliments contenant des glucides.
Les aliments à IG élevé entraînent une augmentation rapide de la glycémie par rapport aux aliments à faible IG. Des études récentes montrent que la consommation plus fréquente d’aliments à faible IG améliore le contrôle de la glycémie et réduit d’autres facteurs de risque cardiovasculaires et métaboliques chez les personnes atteintes de diabète (13).
Il est toutefois important de noter que l’IG présente certaines limites. Par exemple :
- L’IG d’un aliment peut changer lorsqu’il est consommé avec d’autres aliments dans le cadre d’un repas ou d’une collation. Par exemple, l’IG du pain blanc est élevé lorsqu’il est consommé seul, mais s’il est consommé avec un aliment comme l’avocat, dont l’IG est faible, l’IG global du repas peut être plus faible. Les aliments dont l’IG est élevé contiennent d’autres nutriments importants. Par exemple, l’IG des panais, des courges d’hiver et du rutabaga est élevé, mais ces aliments sont également riches en fibres, vitamines et minéraux.
- L’IG d’un aliment peut varier en fonction de la manière dont il est transformé, ou de l’endroit où il a été cultivé. Par exemple, L’IG du riz transformé est faible, celui du riz basmati est moyen et celui du riz à grains courts est élevé, comme le montre le tableau ci-dessous. La valeur de l’IG des pommes de terre, lorsqu’elles sont servies froides (par exemple en salade), est bien inférieure à celle des pommes de terre chaudes.
La charge glycémique
La charge glycémique (CG) est une autre mesure de l’effet des aliments sur la glycémie. Elle tient non seulement compte de la valeur de l’IG, mais également de la quantité de glucides dans l’aliment. Pour calculer la CG :
- CG = IG/100 x quantité de glucides (g) dans une portion
Par exemple :
- L’IG de la pastèque est élevé (80), mais comme chaque portion (120 g, ½ tasse) contient très peu de glucides (6 g), son effet sur la glycémie est faible (CG = 5).
- L’IG des spaghettis est faible (41), mais comme chaque portion contient une grande quantité d’amidon (40 g), leur effet sur la glycémie est moyen (CG = 16).
Suivre un régime alimentaire à faible IG/CG peut conduire à de légères améliorations (mais importantes) des marqueurs du contrôle de la glycémie (par exemple, HbA1c), du cholestérol sanguin, du poids corporel, de la pression artérielle et de l’inflammation, et peut être utile comme traitement complémentaire aux médicaments contre le diabète ou à l’insuline chez les adultes atteints de diabète de type 2 (13).
Indice Glycémique de divers aliments
Faible IG (<55) | IG moyen (55-70) | IG élevé (>70) | |
---|---|---|---|
Grains et amidons |
Toutes les céréales vous donnent de l'énergie, des vitamines et des minéraux. Les céréales de grains entiers et de son vous donnent aussi des fibres. | ||
Céréales | All BranMC, avoine épointée, son d'avoine | Shredded WheatMC, gruau rapide | Rice KrispiesMC, Corn FlakesMC, Bran FlakesMC, CheeriosMC, avoine instantanée |
Pains | Pains de blé entier moulu à la pierre, pain de grains mélanges / à 12 grains, pumpernickel | Pain de blé entier, seigle, pain au levain | Pain blanc, bagel blanc, petit pain empereur |
Grains/Pâtes | Pâtes (cuites al dente), Riz étuvé ou précuit | Riz Basmati, riz brun, couscous | Riz instantanée |
Fruits et légumes |
Les légumes ayant un IG élevé, comme le panais, le rutabaga et la courge d'hiver sont aussi de riches sources de vitamines, de minéraux, et de fibres. | ||
Légumes avec féculent | Patates douces, petit pois, yam | Carottes crues, pomme de terre au four avec la peau, patates nouvelles, maïs | Pomme de terre au four sans la peau, pomme de terre en purée, panais, rutabaga, courge d'hiver |
Fruits et jus de fruit | Pomme, orange, fraises, pêche, cerises, raisins, jus de pomme, jus d'orange, jus de pamplemousse | Banane, raisins secs, abricots, jus de raisins, cocktail de canneberges | Melon d'eau, dates sèches |
Produits latiers |
Les produits latiers nous fournissent les minéraux importants pour que les os soient sains, dont le calcium, le phosphore et le magnésium. | ||
Lait, yogourt nature, yogourt sucré, lait au chocolat | Lait concentré sucré | ||
Légumineuses |
Les légumineuses, y compris les haricots et les lentilles, sont une excellente source de protéines et de fibres. | ||
Lentilles, haricots rouges, pois chiches, fèves au lard | |||
Édulcorants |
Il est faux de croire que la cassonade et le miel sont «plus sains» que le sucre blanc (saccharose). Tous les sucres sont faits principalement de glucides et contiennent la même quantité de calories. | ||
Fructose | Sucre de table (saccharose), cassonade, miel | Glucose (GI = 100) |
Source: International table of glycemic index and glycemic load values: Am J Clin Nutr 2002;76:5-56
Pour plus d’informations, les ressources supplémentaires incluent :
- Fiche renseignements - Effet des sucres sur les facteurs de risque des maladies métaboliques
- Fiche renseignements - Questions fréquemment posées au sujet des glucides et du diabète de type 2
- Découvrez la verité sur le sucre : Les maladies chroniques
- Clips sur les sucres – Pour comprendre l’indice glycemique
- Vidéo - Tout savoir sur le sucre : Glucides et le diabète de type 2
Articles de nouvelles récentes comprennent :
- Janvier 2022 - Nouvelle fiche d’information : Effet des sucres contenant du fructose sur les facteurs de risque des maladies métaboliques
- Septembre 2016 – Un examen plus approfondi d’un récent débat sur les sucres lors du Congrès mondial du diabète
Références
- Ekoe JE, Goldenberg R, Katz P. Diabetes Canada 2018 Clinical Practice Guidelines: Screening for Diabetes in Adults. Can J Diabetes. 2018;42(Suppl 1):S16-19.
- Prebtani APH, Bajaj HS, Goldenberg R, Mullan Y. Diabetes Canada 2018 Clinical Practice Guidelines: Reducing the Risk of Developing Diabetes. Can J Diabetes. 2018;42(Suppl 1):S20-26.
- World Health Organization. Diabetes Fact Sheet [Internet]. 2023 Apr 5 [cited 2024 Feb 26].
- Diabetes Canada. Healthy Eating Tips [Internet]. 2024 [cited 2024 Feb 26].
- European Food Safety Authority Panel on Nutrition, Novel Foods and Food Allergens, Turck D, Bohn T, Castenmiller J, de Henauw S, Hirsch-Ernst KI, et al. Scientific Opinion on the Tolerable Upper Intake Level for Dietary Sugars. 2022 p. e07074.
- Tsilas CS, de Souza RJ, Mejia SB, Mirrahimi A, Cozma AI, Jayalth VH, Ha V, Tawfik R, Di Buono M, Jenkins AL, Leiter LA, Wolever TMS, Beyene J, Khan T, Kenall CWC, Jenkins DJA, Sievenpiper JL. Relation of total sugars, fructose and sucrose with incident type 2 diabetes: a systematic review and meta-analysis of prospective cohort studies. CMAJ. 2017;189(20):E711-20.
- Choo VL, Viguiliouk E, Blanco Mejia S, Cozma AI, Khan TA, Ha V, Wolever TMS, Leiter LA, Vuksan V, Kendall CWC, de Souza RJ, Jenkins DJA, Sievenpiper JL. Food sources of fructose-containing sugars and glycaemic control: systematic review and meta-analysis of controlled intervention studies. BMJ. 2018 Nov 21;363:k4644.
- Rippe JM, Angelopoulos TJ. Added sugars and risk factors for obesity, diabetes and heart disease. Int J Obes (Lond). 2016 Mar;40 Suppl 1:S22-7.
- Khan T, Chen V, Lee D, Tayyiba M, Saleh A, Ahmed A, Au-Yeung F, Majia SB, Chiavaroli L, Malik V, Lieter L, Wolever T, Kendall C, Sievenpiper J. Important Food Sources of Sugars and Type 2 Diabetes: A Systematic Review and Meta-Analysis of Prospective Cohort Studies. Can J Diabetes. 2022;46(7)S11-12.
- Imamura F, O’Connor L, Ye Z, Mursu J, Hayashino Y, Bhupathiraju SN, Forouhi NG. Consumption of sugar-sweetened beverages, artificially sweetened beverages, and fruit juice and incidence of type 2 diabetes: systematic review, meta-analysis, and estimation of population attributable fraction. Br J Sports Med. 2016;50(8):496–504.
- Lean ME, Te Morenga L. Sugar and Type 2 Diabetes. Br Med Bull. 2016 Dec;120(1):43-53.
- Sievenpiper JL, Chan CB, Dworatzek PD, Freeze C, Williams SL. Diabetes Canada 2018 Clinical Practice Guidelines: Nutrition Therapy. Can J Diabetes. 2018;42(Suppl 1):S64-79.
- Chiavaroli L, Lee D, Ahmed A, Cheung A, Khan TA, Mejia SB, Mirrahimi A, Jenkins DJA, Livesey G, Wolever TMS, Rahelic D, Kahleova H, Salas-Salvado J, Kendall CWC, Sievenpiper JL. Effect of low glycaemic index or load dietary patterns on glycaemic control and cardiometabolic risk factors in diabetes: systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials. BMJ. 2021 Aug; 374:n1651.