Mises à jour concernant la consommation estimée de sucres ajoutés au Canada

De récentes analyses de données nous dévoilent de nouvelles estimations concernant la consommation de sucres de la population canadienne.

• L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 2015 – Une étude signée Wang et al. dans Nutrients (2020) nous offre les premières analyses détaillées concernant les apports en macro- et micronutriments des adultes canadiens stratifiés selon les différents apports en sucres totaux. L’étude dévoile qu’en moyenne, 18,8 % de l’apport énergétique moyen des adultes canadiens provenait des sucres totaux; 9,9 % des sucres libres et 8,6 % des sucres ajoutés.

• Statistique Canada - Les Données sur la disponibilité des aliments ajustées en fonction des pertes (2019), publiées le 28 mai 2020, dévoilent des données actualisées sur les sucres, les sirops et les boissons gazeuses recueillies chaque année par Statistique Canada. Elles peuvent être utilisées indirectement pour contrôler et estimer les tendances par habitant de la consommation de sucres ajoutés au Canada :

• La consommation estimée par habitant (par personne) de sucres ajoutés au Canada représentait 10,3 % de l’apport calorique en 2019 (voir graphique ci-dessous). Elle est calculée selon la disponibilité estimée d’énergie totale, à l’aide des Canadian Food Statistics Methods fournies par Statistique Canada.
• La quantité de sucre raffiné disponible à la consommation continue de décliner : elle a baissé de 6,3 % depuis 2009 et de 12,1 % par rapport à il y a 20 ans. La disponibilité des boissons gazeuses a aussi baissé de 36,5 % par rapport à 2009.

Plus de détails sur chacun des éléments ci-dessus vous sont fournis ci-après ainsi que des liens menant aux données de recherche et d’analyse originales.

Les données de l’ESCC de 2015 indiquent que :

• 18,8 % de l’apport énergétique moyen des adultes canadiens provenait des sucres totaux; 9,9 % des sucres libres et 8,6 % des sucres ajoutés.
• Les adultes canadiens ayant un apport en sucres totaux modéré (moyenne = 18,3 % de l’apport calorique) avaient un apport plus important en fibres alimentaires et en micronutriments clés, comme le calcium, la vitamine D et le potassium, par rapport à ceux ayant un apport élevé (33,3 % de l’apport calorique) et faible (7,9 % de l’apport calorique) en sucres totaux, principalement à cause des apports différents en fruits, lait et yaourt.
• La relation s’inverse entre l’apport de sucres totaux et l’apport de graisses en tant que % de l’apport calorique, tous quintiles confondus, ce qui reflète le phénomène de la « bascule entre le sucre et les graisses ». Cette relation s’observe également dans le cas des graisses saturées comme % de l’apport calorique.
• Le % de l’apport calorique provenant des sucres libres et des sucres ajoutés chez les adultes canadiens était inférieur en 2015 par rapport à 2004. Cependant, il faut noter que les différences dans les données démographiques (p.ex., âge plus avancé), la méthodologie de l’enquête et les sous-déclarations entre l’ESCC de 2004 et celle de 2015 pourraient avoir influencé ces observations (Garriguet et al. 2018).

Cette analyse a été menée par les chercheurs et diététistes de l’Institut canadien du sucre en collaboration avec les chercheurs de l’Université de Toronto. Les analyses en cours évaluent l’apport des sucres en relation avec l’apport en macro- et micronutriments chez les enfants et les adolescents canadiens; elles évaluent aussi la qualité du régime alimentaire dans différents niveaux d’apports de sucre en relation avec les recommandations alimentaires utilisant la même base de données de l’ESCC de 2015.

• Pour lire l’intégralité de la publication, consulter : Wang et al. Nutrients. 2020;12(4):E1124
• Les résultats ont été présentés à l’Exposition des affiches virtuelles de la Société canadienne de nutrition 2020. Vous pouvez les consulter ici.

Les données les plus récentes sur l’abordabilité des aliments (ajustées pour les pertes) de Statistique Canada (publiées le 28 mai2020) indiquent que :

• En 2019, la consommation estimée de sucres ajoutés par habitant se montait à 10,3 % de l’apport calorique.
• Cela correspond à un déclin continu de la tendance sur le long terme, avec une réduction par habitant de 14 % au cours des 20 dernières années.¹

¹ Sucres ajoutés totaux estimés des données de Statistique Canada concernant le sucre raffiné, le sucre d’érable, le miel et les boissons gazeuses (teneur estimée en sucres).

Ressources supplémentaires :

• La consommation de sucres au Canada
• A review of sugar consumption from nationally representative dietary surveys across the world (en anglais)
• Pour d’autres projets de recherche collaborative de l’ICS, veuillez consulter :  CSI Research (english)

Références:

• Rapport d’Agriculture et Agroalimentaire Canada 2015.
• Garriguet, D. Accounting for misreporting when comparing energy intake across time in Canada. Health Rep. 2018; 29: 3–12.
• Langlois K, Garriguet D. Changement dans la consommation de sucres totaux chez les enfants et les adultes canadiens. Rapports sur la santé de Statistique Canada. Janvier 2019. 
• Sadler MJ, McNulty H, Gibson S. Sugar-fat seesaw: A systematic review of the evidence. Crit. Rev. Food Sci. Nutr. 2015, 55, 338–356. 
• Wang YF, Chiavaroli L, Roke K, DiAngelo C, Marsden S, Sievenpiper J. Canadian Adults with Moderate Intakes of Total Sugars have Greater Intakes of Fibre and Key Micronutrients: Results from the Canadian Community Health Survey 2015 Public Use Microdata File. Nutrients. 2020 Apr 17;12(4):E1124.